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Guerre aux demollisseurs, Victor Hugo : le vandalisme des « ignobles spéculateurs »

dimanche 21 mars 2010


Quelle est la place de l’homme dans la ville, et celle emblematique de ses monuments representant la memoire collective d’un passé proche, une ecole perpetuelle du Patrimoine ?

N’oublions pas le combat incessant qu’a mené Victor Hugo pour la défense du patrimoine, lui qui écrivit ces lignes qui résonneront étrangement aux oreilles de certains élus et aménageurs contempo-rains : « Guerre aux démolisseurs », Victor HUGO, 1825

« …le vandalisme fleurit et prospère sous nos yeux. Le vandalisme est architecte… le vandalisme est applaudi, encouragé, admiré, protégé, consulté, subventionné, défrayé, naturalisé. » VH

« À quoi servent ces monuments ? disent-ils. Cela coûte des frais d’entretien, et voilà tout. Jetez-les à terre, et vendez les matériaux. C’est toujours cela de gagné. Depuis quand ose-t-on, en pleine civilisation, questionner l’art sur son utilité ? Malheur à vous si vous ne savez pas à quoi l’art sert ! » VH

Victor Hugo écrivit ces deux pamphlets (1825 et 1832) pour « arrêter le marteau qui mutilait la face du pays » en détruisant nos édifices historiques. Il plaida la cause de l’architecture du Moyen-Âge et dénonça violemment le vandalisme des « ignobles spéculateurs » qui, avec l’assentiment des municipalités, agrandissaient leur « carré aux choux » en jetant à bas nos monuments nationaux. Hugo stigmatisa l’indifférence criminelle des autorités et exigea le vote d’une loi pour la protection de notre patrimoine architectural.

150 ans plus tard : les élus communiquent a grand frais sur le patrimoine JEP, et vendent le lendemain l’espace publique, Patrimoine et environnement aux promoteurs concentrationnaires.

« Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l’Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide. L’homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde, d’un homme médiocre échappé ».

Victor HUGO, dans « Napoléon III, le petit »

Il s’agit d’une compilation épurée des circonstances de l’époque, le texte complet est disponible ici.


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