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Le péage urbain : une alternative à la rocade ?

lundi 26 février 2007


Dans le numéro 418 du magazine Ville et transports daté du 14/2/2007, Jean Sivardière, président de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports), s’exprime dans un article consacré au péage urbain.

"L’agglomération grenobloise peut constituer un bon terrain d’expérimentation du péage urbain. Les voies d’accès à la ville-centre sont saturées aux heures de pointe par le trafic pendulaire d’échange avec la périphérie (Voironnais, Grésivaudan). Dans l’espoir illusoire d’en finir avec cette congestion qui irrite automobilistes et entreprises, les élus, écologistes exclus, veulent à tout prix (celui de deux ou trois lignes de tramway) concrétiser un projet anachronique de rocade nord en souterrain imaginé vers 1970, à une époque où la dégradation de la santé des citadins, le prix du pétrole et le réchauffement climatique ne préoccuppaient pas grand monde.

Ce projet pompodolien est d’autant plus incompréhensible qu’il concerne un itinéraire tangentiel peu fréquenté et que, comme le périphérique lyonnais TEO, l’ouvrage serait soumis à péage : un absurde « antipéage urbain » qui en découragerait l’usage. A long terme, la rocade induirait une croissance globale du trafic et une saturation définitive des voiries urbaines, et sa réalisation limiterait les possibilités financières, déjà fragiles, d’extension du réseau de tramway. Dernier paradoxe : Grenoble, qui figure régulièrement au palmarès de Ville&Transports, est l’une des rares villes françaises où le développement des transports collectifs, mené avec compétence et continuité depuis trente ans, a permis de contenir la croissance du trafic automobile.

Pourquoi douter de l’efficacité fuure de cette politique ? Un péage urbain à Grenoble mérite donc une étude sérieuse avant toute décision irréversible sur la rocade nord, car il permettrait d’éviter des travaux routiers gigantesques (l’élargissement à deux fois trois voies de l’autoroute A480) en provoquant une diminution rapide et significative des embouteillages, et d’accélérer l’extension du réseau de tramway. Ses chances de succès sont importantes :

- la configuration de la cuvette grenobloise, avec une ville-centre dense qui concentre beaucoup d’emplois, semble assez favorable à l’instauration d’un péage cordon ;

- les automobilistes habitant la périphérie et travaillant à Grenoble peuvent utiliser les transports collectifs (trains, autocars, trams), quitte à se rabattre sur un parking relais, une pratique intermodale rationnelle déjà répandue ;

- enfin la population grenobloise est sensibilisée de longue date aux enjeux environnementaux et l’agglomération est gérée par une coalistion gauche-écologistes analogue à celle qui a instauré le péage urbain à Stockholm."


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